La légende de Torvald

La Légende de Torvald 


Je frémis. "Torvald" dis-je "c'est seulement une légende. Chaque pays a ses héros légendaires, ses fondateurs, ses géants mythiques."
"Ca" dit Ivar "c'est la Chambre du Torvald. Il me regarda. "Nous avons trouvé" dit-il. 
"Il n'y a pas Torvald" dis-je "Torvald n'existe pas." 
"Il est dans sa chambre à coucher." dit Ivar, sa voix tremblait. "Torvald dort dans la Torvaldsberg depuis mille ans. Il attend d'être réveillé. Lorsque son pays a besoin de lui, il doit se réveiller. Il doit alors le conduire dans la bataille. Encore une fois, il conduira les hommes du Nord."
"Torvald n'existe pas." dis-je. 
"Depuis mille ans" a t il chuchoté
 Ivar Forkbeard, soulevant sa torche, entra dans la chambre. Il ne me semblait pas impossible que, à l'origine des légendes, les sagas, de Torvald, il pourrait y avoir des particules de vérité. Je ne pense pas qu'il est impossible qu'il y avait autrefois un Torvald, celui qui était venu à cette terre, avec les fidèles peut-être, il y a plus de mille ans. Il aurait pu être un grand leader, un puissant guerrier, le premier des jarls du Nord, mais si c'etait il y a plus de mille ans, Torvald ne devait plus exister à present. 
Je sentais la douleur à la désillusion qu'allait ressentir Ivar, dans l'espoir de trouver un homme assez fort pour résister au Kurii, celui qui pourrait rallier les guerriers du Nord. Le mythe, qui servait de secours, de dernier recours, serait frauduleux. Cette chambre, je le savais, avait été construit par les hommes, et les passages sculpté dans la pierre de la montagne elle-même. 
Peut-être il avait été autrefois un Torvald, il ya des centaines d'années. Si c'est le cas, il n'était pas impossible que cela avait été son souhait d'être enterré dans la grande montagne. 

La légende du tombeau de Thorvald s'était propagée de village en village, de ferme en ferme, racontant que Torvald, le grand Torvald, n'était pas vraiment mort, mais seulement endormi, et se réveillait quand une fois de plus son pays avait besoin de lui. 

"Attends" j'ai appelé Ivar, mais il était entré dans la chambre, torche haute, se déplaçant rapidement. Je le suivis, les larmes aux yeux. Quand il a regardé vers le bas, torche levée, sur les os et les vêtements fragiles de ce qui avait été un héros, quand le mythe a été brisé, le cristal de son rêve sous le fer de la réalité, je voulais rester près de lui.. silencieux.

Mais pres d'Ivar se tenait un grand canapé en pierre, qui était recouvert d'une fourrure noire. Au pied du canapé il y avait des armes. Accroché au mur, sous un grand bouclier, il y avait deux lances croisées, et a côté, une puissante épée dans son fourreau. Et sur la gauche, comme nous nous sommes penchés sur le canapé, était, sur une plate-forme de pierre, un grand casque à cornes. 

L'Forkbeard me regarda. Le canapé était vide. Il ne parlait pas. Il s'assit sur ​​le bord du canapé, sur la fourrure noire, et mis sa tête dans ses mains. Sa torche gisait sur ​​le sol, et après un certain temps, s'éteigna. Ivar ne bougeait plus, les hommes de Torvaldsland, contrairement à la plupart des hommes de Gor, ne se permet pas de larmes. Il n'est pas culturel pour eux de pleurer. Mais je l'entendait sangloter parfois. Je n'ai bien sur pas réagit, je ne voulais pas lui faire honte. 

"Nous avons perdu" dit-il enfin "Nous avons perdu." 

"Où est Torvald?" s'écria Ivar Forkbeard. J'ai haussé les épaules. 
"Il n'y a pas de Torvald!" dit le Forkbeard. "Torvald n'existe pas !"
 Je ne disais rien.
 "Les os de Torvald" dit Ivar "même les os de Torvald ne sont pas ici."
"Torvald était un grand capitaine" dis-je "Peut-être qu'il a brûlé dans son bateau" Je regardai autour de moi "mais alors, pourquoi cette tombe aurait été construite?"
"Ce n'est pas un tombeau" dit Ivar Forkbeard "Il s'agit d'une chambre à coucher, il n'y a que des os d'animaux ici, ou des restes de produits alimentaires, des offrandes."

J'ai ramassé pres du canapé une longue flèche noire. Elle était de plus d'un mètre de long. Son arbre avait presque un pouce d'épaisseur, enroulé de fer barbelés. Ses plumes étaient de cinq pouces de long, qui donnait a la fleche un air de mouette du Vosk. J'ai levé la flèche . 
"Qu'est-ce que c'est?" demandai je à Ivar
"C'est une flèche de guerre" dit il
"Et ce signe sculpté sur le côté?"
"Le signe de Torvald" dit-il à voix basse
"Pourquoi pensez-vous que cette flèche est en ce lieu?" 
"Pour que les hommes puissent la trouver"

"Je pense" dis-je "je commence à comprendre le sens d'un homme qui a vécu pendant plus de mille hivers . Cet homme, appelez-le Torvald, reposant dans une montagne, dans laquelle il ne voulait pas dormir, mais à laquelle les hommes viendrait pour le réveiller. Ici, ils ne trouveraient pas Torvald, mais eux-mêmes, eux-mêmes, Ivar, seul, et une flèche de guerre."

"Je ne comprends pas" dit Ivar
 "Je pense" dis-je "que ce n'était pas l'intention de Torvald que d'etre réveillé mais plutôt reveiller ceux qui sont venus le chercher."
"La chambre est vide" dit Ivar
"Non" dis-je "nous sommes en lui." 

Je mets ma main sur son épaule. 
"Ce n'est pas Torvald qui doit etre réveillé dans cette chambre. C'est plutôt nous. Ici, en espérant que les autres nous suivent. C'etait la façon de Torvald de nous dire, il y a mille ans, que c'est de nous que nous allions devoir dépendre, et pas d'un autre. Si la terre doit d'être sauvée, c'est par nous et d'autres, comme nous. Il n'y a pas de sorts, pas de dieux, pas de héros pour nous sauver, dans cette chambre, il n'y a pas de Torvald qui doit se réveiller. C'est vous et moi"

[Maraudeurs de Gor, p. 232-235]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire